Canon propose des imprimantes imageRUNNER, de grosses machines bien chères et exploitant des consommables spécifiques. C’est le business habituel des marques d’imprimantes, on vend des machines et on gagne sa vie ensuite sur les consommables. Des solutions d’encre liquide ou en toner dont on essaye de tirer une rente la plus profitable possible par tous les moyens imaginables. Le plus évident étant de les protéger contre les contrefaçons.
Une grosse imprimante imageRUNNER
Chez Canon, comme chez de nombreux autres constructeurs, cela passe par l’emploi de composants électroniques. Des solutions basiques sont intégrées sur les boitiers en plastique des cartouches et des têtes de lectures capables d’analyser cette électronique sont glissées dans les imprimantes. Ainsi un pilote d’imprimante vérifie que la cartouche employée dispose bien de la bonne électronique et autorise ensuite l’utilisateur à s’en servir. Dans la plupart des cas, l’insertion d’une cartouche sans la bonne électronique empêche d’utiliser la machine.
Une électronique de cartouche d’encre
Mais voilà que des pénuries massives de composants s’installent. Et avec elles des difficultés à obtenir les éléments nécessaires pour construire ces fameuses cartouches. Faute des composants électroniques nécessaires, la production est gelée. Que faire alors ? Arrêter de produire des consommables n’est pas envisageable. Les produits concernés sont les gammes imageRUNNER de la marque, à vocation professionnelle. Ce sont en général des produits qui sont loués par des entreprises avec un contrat de service. Si celui qui vous loue cette imprimante ne peut pas assumer le contrat en ne fournissant pas de quoi imprimer, le client final va rompre son engagement et aller voir ailleurs. Canon ne peut pas décemment dire à ce type de clients qu’il a des soucis de production d’encre ou qu’il n’arrive pas à obtenir de plastique pour fabriquer des cartouches… Difficile également d’expliquer qu’il est impossible de livrer des cartouches officielles parce qu’on ne peut pas les rendre… officielles.
Quand une cartouche sans électronique est employée, ce menu apparait.
Seule solution ? Expliquer aux clients comment contourner la protection mise en place afin d’utiliser des cartouches sans électronique. Et donc tout type de cartouches « noname ». La méthode est détaillée suivant les modèles directement sur le site de Canon.
Rien de bien compliqué, cette solution a été anticipée par la marque. Mais c’est toujours drôle de voir ce type de protection prise à son propre piège et un fabricant être contraint de l’outrepasser. Désormais les utilisateurs de ces imprimantes sauront comment faire pour utiliser des cartouches d’autres marques que celles de Canon. Bon, à vrai dire, la marque ne prend pas de grands risques avec cette gamme. Comme je l’écrivais plus haut, ces modèles sont en général pris en charge dans des contrats de maintenance et de location qui comprennent un certain nombre d’impressions chaque mois. Cette information ne sera donc pas utile pour les entreprises qui louent les imprimantes mais plutôt pour les gens qui les installent et qui achètent leurs cartouches chez Canon. Encore que l’on puisse trouver des copies noname de ces consommables exploitables avec d’éventuels modèles hors contrat… Et pour ceux là, c’est vraiment Noël.
Source : @naderman
Histoire de Noël : Canon, les pénuries et les DRM © Technovanguard. 2021.